Mesdames, messieurs, Super héros en tout genre et mauvais genre, nous voici !
La taille de l’article me fait peur, alors je ne vais pas perdre de temps pour préserver le vôtre. Super est un jeu que nous avons dans notre viseur depuis plusieurs années. Nous avons eu l’occasion de discuter longuement avec Jérémy Ducret, l’un des auteurs du jeu, et avons pu voir son évolution à différents chapitres de sa conception.
Nous avons eu la chance d’avoir en notre possession un prototype qui a pu tourner, beaucoup tourner, à 2, à 3, à 4, avec des initiés, des débutants… Bref, nous avons été très CHAUDS et fiers de pouvoir mettre la main sur ce jeu avant sa campagne Gamefound.
Voyons voir ce que la bête a dans le ventre : est-ce que les auteurs Jérémy Ducret et Johannes Goupy ont utilisé leur super-pouvoir créatif pour le bien commun, ou sera-t-elle une singularité annonciatrice d’un funeste destin ?
Je vous propose d’embarquer avec moi dans le train de la hype et de faire un petit tour d’horizon de ce que Super a à offrir. Alors, installez-vous, finissez votre Panini et espérons que le café soit chaud à notre arrivée, car nous décollons ensemble vers une destination qui, je l’espère, saura vous séduire.
ℹ️ Cet article est un avis 100% honnête, non rémunéré, rédigé à partir d’un prototype offert par l'éditeur. Pour soutenir notre travail, quelques liens sont affiliés.
Super ! Mais encore ?
Comme mentionné plus haut, Super est un jeu encore en développement, qui proposera très prochainement une campagne Gamefound.
VOUS incarnez le directeur d’une agence de super-héros. Votre objectif ? Devenir le leader, le numéro uno, le plus populaire de la cour de récré. Et pour cela, une seule solution : atteindre 50 millions de followers avant les autres.
Comment, me direz-vous ? Comment, me direz-vous ? J’attends… « Comment ? »
Hep, hep, hep ! Prenons une tangente différente pour cet article. Nous ne sommes pas ici pour acheter un produit, mais bien pour soutenir un projet. Il est donc, de mon point de vue, capital de vous montrer tout ce que renferme cette petite boîte. Gardez tout de même à l'esprit qu'il s'agit d'un prototype, un WIP (Work In Progress), ce qui implique de potentiels changements, corrections et améliorations, que ce soit au niveau du design de certaines cartes, de la boîte ou même des règles et de l'équilibrage du jeu.
Super se présente donc dans une grande boîte, comme on les aime, arborant un artwork des plus parlants : Super, ça va cogner ; Super, ça va vite ; Super, c’est fun et a nécessité le travail de nombreuses personnes. Si Jérémy Ducret et Johannes Goupy ont mis la main à la pâte pour donner vie à ce projet, on retrouve également de jolis noms parmi les illustrateurs. Cette information bien en tête, ouvrons le Graal.
Qui dit 4 joueurs dit 4 tapis de jeu identiques (pour le moment ?), un compteur de likes, des tokens, ainsi qu’une piste de distribution des missions et, bien entendu, ce qui fait tout le sel du jeu : les cartes de Supers !
Point important a noter, nous n'avons actuellement aucune information concernant les versions définitives du jeu, il semblerait cependant qu'il y ait dans les cartons au moins une version Deluxe : jeu, boite, tapis etc.... Ainsi qu'une version plus light permettant aux personnes souhaitant uniquement le matériel dit basique à plus petit prix, parenthèse terminée je vous rend l'antenne.
4 joueurs, 4 tapis… à votre avis, que se passe-t-il si nous avons 4 factions ? Eh bien, dans le mille : 4 illustrateurs différents ont mis la main à la pâte pour sublimer cette bataille contre le mauvais goût. Défi relevé ? Et haut la main, s’il vous plaît ! Chaque style graphique apporte une véritable identité à son groupe de Supers. Lors des premières parties, on prendra plaisir à scruter les cartes, voire à mettre le jeu en pause pour se les passer, ravivant ainsi des souvenirs d’après-midis à siroter du jus d’orange en mangeant du beurre de cacahuète devant nos séries de super-héros préférées.
Focus sur les illustrateurs
Roland Boschi
Fans de personnages modifiés par un pouvoir X les faisant transcander leur condition humaine ? Vous êtes au bon endroit ! Toutes les unités sont inspirées par des sportifs ayant subit une mutation suite à l’arrivée des cristaux sur terre… Mais attention, ils ne sont pas uniquement fabulous mais aussi destructeurs et deviennent de véritables machines de guerre imposant leur rythme. (Leurs illustrations sont actuellement en WIP et ne reflètent pas la qualité du travail final)

Frank Calicó
Un style décalé inspiré de la métamorphose. Ses cartes affichent des proportions déformées, exagérées : torse, buste, bras, cuisses, fessier… tout y passe ! Il en résulte des visuels aussi étonnants que splendides, mélangeant habilement BD, manga et comics. L’une des factions les plus inspirées et originales, offrant un choix artistique en parfaite harmonie avec son gameplay : l’adaptabilité.
Tututut, nous n’en sommes qu’à la moitié et nous transpirons déjà, il est temps de se plonger désormais dans l’obscurité pour rafraîchir tout ça !

Rick Celis
Bienvenue dans une galerie de personnages qui parlera à votre âme d’enfant si vous avez grandi avec Batman: The Animated Series ou Teen Titans. Cette faction incarne la nuit et la solidarité, avec des cartes offrant une puissance démesurée aux autres membres du groupe, à l’opposé des rouges qui ne pensent qu’à se booster elles-mêmes.

David Thor Fjalarsson
Plutôt que d’engager des super-héros de tout horizon, ce dernier a mis tout son cœur et son âme dans la robotique. Bienvenue dans une faction mécanique, centrée sur l’avancée technologique. Pas de temps à perdre : ici, tout est orienté vers l’objectif ultime, atteindre un maximum de points aussi vite que possible ! Petit coup de cœur pour ces cartes qui se répondent visuellement les unes aux autres !

Iconographie et lisibilité du matériel
Ce qui est parlant, en dehors de la diversité des designs, c’est le côté minimaliste des cartes, que l’on retrouvera même sur les missions. Pas de temps à perdre avec du texte, de simples icônes sont là pour nous aiguiller et rendre le jeu dynamique.
On notera tout de même un petit manque de lisibilité concernant certaines icônes (choc et recrutement, ou encore +1/-1). En revanche, une fois les bases acquises, il devient très simple de décrypter une carte que l’on n’aurait pas vue en lisant simplement les pictogrammes. Un excellent point, donc !
Tout ce beau monde a été montré, il est désormais temps de passer au point le plus important…
Les règles du jeu : Big Hero Six (maximum)
Votre agence est installée, les différentes piles de pioches (héros et missions) aussi, il est désormais temps de passer aux choses sérieuses. Vous allez devoir accueillir au sein de votre agence une ribambelle de supers afin de pouvoir réaliser diverses opérations et ainsi développer votre (super)popularité.
Un tour de jeu se passe comme ceci : le joueur actif prend une des cartes révélées parmi les 4 piles de supers et la pose là où il le souhaite parmi les cases disponibles de son agence, tout en appliquant son pouvoir instantané s’il en possède un (ou profiter des pouvoirs « passifs » d’un autre).
La pose est effectuée, je peux (ou non) décider de partir en mission avec mes supers. Chaque super envoyé sera par la suite défaussé (hors cas particulier) et libérera de la place au sein de mon agence. J’applique les récompenses de la mission réalisée, puis c’est au tour du joueur suivant.
Trop rapide ? C’est exactement ce que je me disais… Les fans de DC, accrochez-vous à Flash, pour les autres, je dois avoir mon amie Piper qui va pouvoir figer le temps et passer doucement sur chacune des actions…

1 – Qu’est-ce qui m’intéresse sur la rivière centrale ? Quel super pourrait m’intéresser… En l’occurrence, je vais opter pour la carte violette, car son pouvoir se combine parfaitement avec mon jeu actuel.

2 – Je la pose sur un des emplacements disponibles. Dans le cas de ce super, il n’a aucun pouvoir « immédiat », en revanche, sa voisine de droite possède une capacité continue, transformant la carte posée sur cet emplacement en carte possédant AUSSI la couleur verte. Ainsi, ma petite Sunda (car il n’y a malheureusement aucune carte nommée, à vous de faire vos propositions) possède le « double type » super violet ET vert.

3 – Je décide de partir en mission avec Sunda et Orphéa. J’ai donc une « puissance de 6 » ainsi que 2 cartes vertes. Je dois donc obligatoirement choisir une mission « verte » ou noire (neutre). Dans mon cas, la mission verte nécessitant 5 de puissance ou plus aidera à accélérer mon score pendant toute la partie, je décide de m’en saisir.

Pour réaliser une mission, vous devez obligatoirement avoir une des cartes possédant sa couleur et au moins la puissance nécessaire à sa réalisation, mais j’aurais très bien pu envoyer une verte et une rouge si la puissance nécessaire était suffisante. En revanche, je n’aurais déclenché qu’une des récompenses (voir juste en dessous les récompenses partenaires).

4 – J’applique le pouvoir de Sunda : Vétéran. Celle-ci peut revenir dans les quartiers si elle était dans une des 3 cases du haut. C’était le cas, elle est donc réintégrée à la team mais doit obligatoirement être dans une des cases de la ligne du bas, au choix.
Bien qu’Orphéa ait une illustration magnifique, elle ne possède rien qui puisse lui permettre de revenir avec son acolyte, elle est donc défaussée.
5 – J’applique les effets de ma récompense. Je gagne donc un effet continu me permettant de gagner de la popularité à chaque envoi de super vert. Je gagne aussi la deuxième récompense dite de « partenaire », car j’ai envoyé au moins 2 supers verts en mission. J’applique donc son effet et me vois désormais à la tête d’une agence possédant 3 millions de followers. La vie n’est-elle pas belle ?
On retourne les cartes sous le super et la mission qui ont été récupérés et on passe au joueur suivant, simple comme bonjour !

Bon allez, nous sommes d’accord que c’est tout de même plus complexe que cela. Chaque super possède des caractéristiques différentes. Il a une faction, une puissance, peut avoir un pouvoir, etc., etc… Là où le jeu est ingénieux, c’est que tout le sel se situe dans l’agencement de vos quartiers et la gestion des différentes piles. Car vous ne pouvez avoir qu’un maximum de 6 supers dans votre agence. Chaque super supplémentaire devra « recouvrir un précédent », à moins que vous ne décidiez de partir en mission et ainsi retirer définitivement lesdits supers de votre agence (direction la défausse… sauf si votre super est un Vétéran, voir dans l’exemple ci-dessus).
Si la majorité des supers qui partent en mission sont « détruits », il en va de même pour toutes les améliorations continues qu’ils apportent, que cela soit un boost de puissance sur une case adjacente, ajouter une faction à une case accueillant un super, etc… Il sera nécessaire de bien se projeter sur le long terme et ainsi rentabiliser au maximum les supers de type boost. Dois-je l’envoyer en mission et ainsi obtenir des bonus ? Ou bien conserver ma force de frappe pour plus tard et enchaîner les missions sur un seul et même tour ? Ci-dessous, quelques pouvoirs intéressants qui peuvent retourner une partie.

Ne soyons pas trop gourmands et gardons tout de même un peu de surprise pour votre opening personnel. Le peuple est désormais sain et sauf… Il est temps de vous donner notre avis sur les quelques 13.748 parties réalisées
Superficiel ou Superstar ?
Il ne nous aura fallu que quelques minutes pour retomber amoureux de Super. Comme lors de notre première rencontre : celle-ci était brève mais intense. Aujourd’hui, nous avons eu le temps de véritablement nous saisir du matériel, de ses mécaniques et de la profondeur du gameplay et que dire, si ce n’est qu’un véritable coup de foudre ludique ?
Super est… bon et simple à prendre en main. Il est aussi minimaliste, original, visuellement accrocheur, plein de rebondissements, d’alliances, de trahisons, de mensonges. Il peut faire preuve d’injustice, mais… en tant que héros, n’est-ce pas votre devoir de la faire respecter ?
Super est aussi un jeu qui sait se transformer. Ainsi, à deux joueurs, celui-ci sera un incessant duel de réponses organisées. À 3 joueurs, la composante marchandage à base de « Non mais tu peux pas lui laisser ça » ou « Si tu le laisses prendre ce super, au prochain tour, je risque de choquer un des tiens par pur hasard » ou encore le classique « Non mais pourquoi vous vous acharnez sur moi ? C’est vous qui êtes en tête » (alors que c’est faux) viennent ponctuer les parties. À 4 joueurs, en revanche, on sera plus sur un jeu chaotique où il sera difficile de prévoir la suite tant les rebondissements peuvent modifier la rivière avant que vous n’ayez la possibilité de vous saisir d’une carte.
Trois propositions auxquelles nous avons su répondre et le constat est sans appel : si Super est divertissant à 4, prenant à 2, il saura montrer son plein potentiel à 3 joueurs (tiens tiens tiens, monsieur Ducret, ne serait-ce pas une vilaine habitude installée avec votre Evil Corp ?) pour des parties dantesques et tactiques. Ici, hors de question de jouer ce que vous aimez, ce que vous voulez. Super est un questionnement permanent : vous devez jouer avec ce que le jeu vous offre et composer avec les problématiques engendrées par ces satanées autres agences super-héroïques. Il n’y a rien de plus jouissif qu’un combo préparé depuis plusieurs tours qui permet l’acquisition de 2, voire 3 cartes missions d’un seul coup, si ce n’est le regard désabusé de vos adversaires lorsque vous expliquez vos manigances tel un super-vilain.
Nous avons été conquis de bout en bout par l’expérience et sommes désormais fiers de pouvoir partager notre engouement qui, nous l’espérons, permettra à certains et certaines de faire un pas vers ce qui sera sans nul doute une très grande réussite. À très vite pour la campagne Gamefound !
Ce que j’ai aimé ✅
- L’univers et le design des Supers absolument grandioses !
- Le côté minimaliste des règles et des pictos…
- La gestion de l’agence et la réflexion proposée.
- Des parties de 45 minutes rapides dans l’exécution et addictives.
- Les différents playmats de très bonne qualité (pour la version de luxe)…
- Une immense rejouabilité de part l’aléatoire des cartes mais aussi l’expérience des joueurs à créer des combos.
Ce que j’ai moins aimé ❌
- On aurait aimé des noms pour les Supers !
- … le côté minimaliste des picots peut dans de (très) rares cas entraver la lisibilité (+1/-1, choc et recrutement).
- … les illustrations des playmats qui manquent un peu de peps.
Fiche technique de Super
✍️ Auteurs : Jérémy Ducret et Johannes Goupy
🎨 Illustrateurs : Roland Boschi, Frank Calicó, Rick Celis et David Thor Fjalarsson
🏭 Éditeur : Square Moon Games
🎭 Nombre de joueurs : De 2 à 4 joueurs
🎂 Age : À partir de 10 ans
⏱️ Durée : 45 minutes environ
💶 Prix : Entre 20 et 50 € selon l’édition (à confirmer au lancement de la campagne)
📅 Campagne de financement : Sur Gamefound, bientôt !

Nathan Le Ludopathe
Amateur de deck/dice-building, de jeux de rôles, de jeux de logique ou encore de placement d’ouvriers, mes thèmes préférés sont le surnaturel et l'horrifique. Pourtant, je suis devenu ludiste à cause d'une boite d'Unlock!
Merci pour la découverte, curieux d’en voir plus sur le gamefound