Kauri est le nouveau jeu de l’auteur de La Bête, jeu que j’ai énormément apprécié et qui me rappelle de nombreux souvenirs de vacances en Gévaudan. Avec Kauti, Charlec nous revient encore une fois avec un jeu asymétrique, et va nous faire découvrir l’histoire de l’île de Te Ika-a-Maui, l’île du nord de la Nouvelle-Zélande. Pas de souvenirs de vacances pour moi cette fois-ci, mais ça ne m’empêche pas d’avoir grandement apprécié le jeu. Découverte express !
⚠️ Cet article se base sur un prototype de Kauri. Comme d'habitude, le matériel sur les photos n'est pas définitif et va évoluer (notamment les pions en bois qui seront bien plus détaillés) et le jeu est sujet à modification d'ici à sa version définitive prévue pour la fin de l'année 2023.
Une base historique bien réelle, bien qu’adaptée
Cette île volcanique est sortie de la mer il y a des milliers d’années et les quelques espèces d’oiseaux qui ont réussi à l’atteindre depuis l’Australie ont prospéré sur place, sans aucun prédateur. De ces volatiles sont nés les Kiwis, incapables de voler étant donné qu’ils n’avaient pas de prédateurs.
Les premiers humains à arriver sur place furent les Maoris. Ces derniers ont tout fait pour préserver cet équilibre naturel. C’est encore plus tard, lors de l’arrivée des européens et principalement des Anglais colonisateurs, que la situation a commencé à changer.
Les Anglais ont commencé à fortement déboiser l’île pour construire, entre autres, leurs habitations. En même temps que les Anglais dans leurs bateaux sont arrivés des Possums (des rongeurs) qui ont commencé à coloniser l’île et surtout à décimer l’habitat des Kiwis.
Plus tard, les Anglais ont fini par se rendre compte que la destruction de l’habitat des Kiwis devait s’arrêter, et surtout que les Possums devaient être stoppés, car ils étaient devenus une espèce envahissante sans aucun prédateur. Ils ont alors stoppé la déforestation et commencés à chasser le Possum. Chasse désespérée qui continue encore de nos jours.
C’est de cette histoire, véritable histoire de la Nouvelle-Zélande légèrement adaptée pour ne faire apparaitre que quatre protagonistes (Mauri, Anglais, Possums et Kiwis) qu’est né le jeu Kauri.
L’auteur m’a dit apprécier partir d’une histoire et donc d’un thème pour créer ses jeux. Et, comme avec La Bête, cela donne des jeux avec une véritable intrication du thème et de la mécanique.
Un Root allégé ? Vraiment ?
La comparaison la plus répandue du jeu est celle faite avec Root. Il faut dire que la comparaison est facile vu que Kauri est, lui aussi, un jeu entièrement asymétrique ou chaque joueur incarne un peuple différent, aux règles différentes et aux objectifs différents.
- Les Kiwis commencent partout et doivent tenter de rester dans un maximum de région jusqu’à la fin de la partie.
- Les Possums commencent sur trois territoires seulement et doivent s’étendre au maximum.
- Les Anglais doivent dans un premier temps couper un maximum d’arbres puis, vers la fin du jeu, sauver un maximum de Kiwis en chassant les Possums.
- Les Mauri, eux, doivent pacifier l’île et vont interagir avec un peu toutes les autres factions (nous n’avons pas joué les Mauri, je ne serai donc pas plus précis sur leur gameplay).
Chaque joueur a toujours quatre cartes en main divisées en une partie pouvoir être une partie initiative. Bien évidemment, le dilemme sera d’en choisir deux : une pour le pouvoir, et une pour l’initiative. Les joueurs jouent ensuite dans l’ordre d’initiative et vont construire des routes, couper des arbres, en planter, se reproduire, chasser, construire des temples, etc. Une action possible est celle de « revendiquer un héritage ». C’est une action puissante, propre à chaque faction, et à usage unique. Chaque joueur en possède plusieurs décrites sur son plateau et place un marqueur sur celle qu’il souhaite déclencher. Et là ça ne rigole plus : déboisement mécanique, reproduction forcée, ou encore éruption volcanique sont au programme !
Kauri est un jeu qui s’adresse aux familles. Le temps de jeu est contenu et tournera autour d’une heure de jeu à 4. Il est relativement facile à prendre en main grâce à des règles bien plus légères qu’un Root. Mais ne vous y trompez pas, vous aurez tout de même besoin de temps pour arriver à comprendre comment marche chacune des factions et sa façon d’interagir avec les autres. C’est un jeu pour les familles donc, mais les familles un peu averties tout de même !
Mon ressenti sur Kauri
Pour ce qui est de mon ressenti, j’ai adoré mes deux parties de démo sur le proto quasi final du jeu (oui, les pions en bois seront améliorés !). La prise en main a été immédiate et sans trop de questions. Les parties ont été fluides et tendues, pleines d’interactions entre les joueurs, et de coups bas dès le début. Pas besoin d’attendre de maîtriser le jeu pour se tirer dans les pattes. Et ça, c’est cool !
Si j’ai une toute petite déception, c’est que toutes les factions ne sont pas jouables en fonction du nombre de joueurs. À deux, seuls les Possums et les Kiwis sont jouables. L’Anglais est présent et joué alternativement par les deux joueurs. À trois, c’est l’Anglais qui rentre dans la danse. Alors que les Mauris ne sont présents qu’à quatre joueurs. J’aurais aimé que le choix des factions soit plus libre, mais en même temps leurs intrications dans le moteur du jeu est telle que ça n’aurait pas pu en être autrement. Au final, c’est une bonne chose, car c’est grâce à ça que Kauri est un jeu à la thématique forte et au gameplay aussi intéressant qu’abordable. Vivement sa sortie courant novembre pour y jouer encore et encore en famille… et avec les autres aussi, bien évidemment !
Fiche technique de Kauri
✍️ Auteur : Charlec
🎨 Illustrateur : Jérémie Fleury
🏭 Éditeur : Débâcle Jeux
🚛 Distributeur : Ludistri
🎭 Nombre de joueurs : De 2 à 4 joueurs
🎂 Age : À partir de 12 ans
⏱️ Durée : 45 minutes à 1 heure
💶 Prix : 45 €
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Informations sur cet article
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Arnaud Le Ludopathe
Amateur d'eurogames, de jeux de placements d’ouvriers, de jeux de programmation ou encore de jeux narratifs, j'aime partager mes découvertes avec tout mon entourage. Véritable virus ludique, j’ai contaminé toute ma famille, mes amis et mes collègues de boulot !