Test et avis du jeu Les Architectes d’Amytis

Les Architectes d’Amytis est un jeu de duel où les joueurs s’affrontent pour devenir le grand architecte du Roi de Babylone. Ce dernier vous a demandé de bâtir un quartier de la ville qu’il dédie à son épouse, Amytis. Lors de ce chantier, qui est la chance de votre vie, vous allez devoir rivaliser d’audace et de talent pour récolter un maximum de prestige aux yeux du Roi. Vous êtes certain de vos compétences, vous allez l’emporter haut la main ! Résidences, marchés, remparts et même palais… tout sera parfait pour le Roi de Babylone ! À vous le prestige ! À vous la gloire ! À… Ah ! C’est à nous, plongeons dans le test des Architectes d’Amytis.

ℹ️ Cet article est un avis 100% honnête, non rémunéré, rédigé à partir d’un jeu acheté. Pour soutenir notre travail, quelques liens sont affiliés.

Qu’est-ce que les Architectes d’Amytis ?

Dans l’univers florissant des jeux de société, Les Architectes d’Amytis se démarque comme une perle rare pour les amateurs de duels stratégiques. Bien qu’il débarque dans un marché saturé de jeux pour deux, Jérémy Ducret et Romaric Galonnier ont décidé de nous transporter dans l’ancienne Babylone, où le roi lance un défi architectural pour satisfaire les désirs de sa reine, Amytis.

La volonté était clairement de créer un jeu qui soit à la fois simple à expliquer et qui possède une profondeur stratégique importante tout comme une grande rejouabilité. De plus, l’idée de revisiter le Morpion (qui n’a pas de profondeur stratégique et peu de rejouabilité) est plutôt intéressante tout autant qu’intrigante. Ne fuyez pas tout de suite, cette adaptation ne concerne qu’une toute petite partie de la mécanique du jeu. Et elle est plutôt réussie !

Édité par La Boîte de Jeu, Les Architectes d’Amytis s’inscrit parfaitement dans leur ligne éditoriale, reconnue pour ses jeux accessibles, mais stratégiquement riches comme Nimalia ou encore It’s a Wonderful World. Pour ce qui est de l’aspect visuel du jeu, confié à la talentueuse illustratrice Agnès Ripoche, c’est un superbe travail qui a été réalisé. Chaque illustration est esthétiquement plaisante et cherche à être le plus fonctionnelle possible, afin de faciliter l’identification des bâtiments qui sont au cœur du jeu.

Aperçu des méthodes pour marquer des points

Le cœur du jeu repose sur un système de placement d’ouvriers épuré et efficace. Sur un plateau central de neuf cases, les joueurs placent à tour de rôle leurs pions architectes sur des tuiles de bâtiments qu’ils récupèrent pour construire leur cité sur leur plateau personnel. Chaque tuile comporte deux informations essentielles : un type de bâtiment représenté par son illustration et une couleur de bordure. Ces deux éléments vont être utilisés par les joueurs pour maximiser les trois systèmes de points interconnectés du jeu.

Les Architectes d’Amytis offre donc trois systèmes de points qui apportent chacun leur propre dimension stratégique, avec un équilibre à trouver entre les décisions à court terme et la planification à long terme. Examinons en détail ces trois méthodes de points qui s’entremêlent habilement tout au long de la partie, obligeant les joueurs à constamment ajuster leur stratégie.

Points immédiats des bâtiments

Lors de la mise en place, les joueurs prennent six cartes (pour les six types de bâtiments du jeu) et choisissent une face pour chacune. La face A ou la face B. Chaque face définira la condition pour marquer des points avec ce bâtiment. Pour une parfaite équité, les deux joueurs doivent évidemment mettre les cartes sur les mêmes faces.

Ces conditions peuvent demander de faire attention au positionnement des bâtiments comme pour les Remparts qui doivent être en périphérie de la ville. Les Marchés, eux, vont vous demander de faire attention à la couleur des autres bâtiments sur votre plateau. Les Jardins seront fonction de leur hauteur (car, oui, vous allez empiler les tuiles de bâtiments). Les Théâtres vont dépendre du nombre de pions Architectes déposés sur le plateau central. Etc.

À chaque bâtiment que vous déposerez sur votre plateau, vous devrez avoir ce petit puzzle en tête et, non seulement planifier les prochains bâtiments dont vous aurez besoin, tout en essayant d’anticiper ce que votre adversaire va vouloir prendre avec ses pions à lui.

Faveurs du Roi

Pour prendre des bâtiments, vous allez poser un pion Architecte sur la pile où il apparaît. Cela empêche tous les joueurs de prendre de nouveaux bâtiments sur cette pile tant qu’il n’a pas été retiré. Retrait possible uniquement quand vous aurez posé vos quatre pions Architectes, ou quand vous aurez réussi à en aligner trois, à la façon du fameux Morpion que je vous ai évoqué en début d’article. Oui, voilà, ça s’arrête là pour le Morpion !

Réussir une ligne de trois Architectes, peu importe le sens, vous permet de sélectionner une faveur du Roi. Ce sont des points conditionnés que vous serez le seul à pouvoir revendiquer à la fin de la partie. En effet, le Roi ne partage pas ses faveurs entre ses sujets. Vous pourrez déclencher, par exemple, 4 points pour chaque pile d’exactement 3 bâtiments, 6 points par escalier, ou encore 2 points bonus par objectifs remplis en fin de partie.

Tous ces points ne s’appliquent qu’en fin de partie et sont donc des choix à long terme. Vous allez devoir essayer de vous y tenir si vous voulez en tirer le meilleur parti tout en conciliant vos choix avec les cartes Projets. Et vous devrez également surveiller votre adversaire pour qu’il ne vous coiffe pas au poteau car sur les faveurs c’est premier arrivé, premier servi !

Cartes Projets

Les Projets sont des schémas de couleurs à reproduire sur votre plateau. Une fois réussi, vous retournez votre carte Projet et vous n’êtes plus tenu de conserver le schéma, vous pouvez passer au Projet suivant. Les points, entre 8 et 12, sont comptés en fin de partie.

Vous allez commencer la partie avec deux ou trois cartes Projet selon si vous êtes le premier joueur ou non. Il n’est pas rare d’en accomplir 4 ou 5 dans une partie, si toutefois vous arrivez à en récupérer de nouveaux tout au long du jeu. Comment ? En prenant des bâtiments de type Palais. Ces derniers vous permettent de piocher un Projet de votre choix et donc de tenter d’augmenter vos points.

Le choix de la couleur des bâtiments que vous prenez, mais aussi des couleurs que vous laissez à votre adversaire, est primordial dans toutes vos parties des Architectes d’Amytis. Ces couleurs permettront peut-être à votre adversaire de finir plus facilement ses Projets et de prendre l’avantage. Vous devrez donc y faire très attention !

Et n’oubliez pas ce que disait Amonbofis : « Pas d’palais, … pas d’palais. »

Mon avis sur les Architectes d’Amytis ?

Les Architectes d’Amytis réussit le pari de proposer une expérience de jeu à la fois accessible et stratégiquement riche. Jérémy Ducret et Romaric Galonnier ont créé un jeu qui s’inscrit parfaitement dans la lignée des productions de qualité de La Boîte de Jeu. Avec les illustrations d’Agnès Ripoche, ce titre offre aux joueurs un beau jeu de duel qui a tout pour plaire aux amateurs du genre.

Je me suis rapidement pris au jeu d’essayer de faire coller les trois méthodes de collecte de points à chaque tour, d’essayer de trouver LE bâtiment qui va m’arranger à la fois pour maximiser mes points directs, pour me rapprocher d’une faveur du Roi et qui va en plus coller avec mes Projets en cours et à venir. Puis rapidement, la prise en compte de l’adversaire et de ce qu’il est en train de faire est rentrée en jeu. Ce qui a rajouté une couche d’interaction indirecte (en plus des pions Architectes) qui est très plaisante.

Les Architectes d’Amytis s’adresse principalement aux joueurs occasionnels et aux initiés appréciant les jeux de duel stratégiques sans complexité excessive. Sa durée de 30 minutes en fait un choix idéal pour les soirées jeux où le temps est limité.

Étant de grands fans de 7 Wonders Duel, nous avons régulièrement acheté d’autres jeux pour deux joueurs qui nous ont souvent plus, sans pour autant nous transcender : 7 Wonders Duel restait la référence. Alors certes, Les Architectes d’Amytis n’a peut-être pas encore dépassé le maitre dans notre cœur, mais c’est un jeu vers lequel nous revenons souvent, bien plus souvent que tous ces autres jeux de duels. C’est un signe !

Fiche technique des Architectes d’Amytis

Entendu pendant les parties

Tu crois qu’il y a encore des Palais ? J’peux regarder en dessous s’il reste des Palais ? Dis, steuuuplééééé !

Non c’est pas vrai, t’as encore gagné !? On recommence une partie tout de suite et j’vais t’avoir cette fois !

Donc là, c’est soit le Projet, soit l’escalier… Merde !

T’as vu Maman, même si j’ai 8 ans et que sur la boîte ils disent que c’est à partir de 10, j’ai gagné !