Fairy Ring attire par une belle illustration aux couleurs chatoyantes signées Maud Chalmel. On y retrouve des champignons colorés et une petite fée qui fait des ronds dans l’air. C’est joli, apaisant, limite enfantin. Par contre, le jeu en lui-même n’est pas vraiment destiné aux jeunes enfants ! Il peut clairement être assez joueur et conviendra autant à des adultes qu’aux plus jeunes qui veulent jouer entre eux. Si vous avez votre panier en osier et votre ciré, je vous emmène en forêt faire la cueillette des champignons, vous allez comprendre.
ℹ️ Cet article est un avis 100% honnête, non rémunéré, rédigé à partir d’un jeu acheté. Pour soutenir notre travail, quelques liens sont affiliés.
Fairy Ring, qu’est-ce que c’est ?
Fairy Ring est donc un jeu de draft où les joueurs vont faire pousser leur village de champignons à l’aide de cartes qu’ils vont drafter. Laurence Grenier et Fabien Tanguy, ont ajouté à ce draft très classique un déplacement des fées en cercle, de village en village, qui vont déclencher tous les champignons sur lesquels elles arrivent (allié ou ennemi). Ces champignons vont rapporter du mana qui, au bout de 20 unités, va être convertie en points de victoire.
Le tout est illustré par la talentueuse Maud Chalmel qui a réussi à donner vie à ces villages et à ces petites fées. Repos Production a d’ailleurs fait un boulot d’édition remarquable avec un matériel de grande qualité. Mention spéciale aux fées en acrylique qui sont de toute beauté au milieu du jeu coloré !
Assez pitché, jouons !
Construction du village de champignons
Chaque joueur commence donc avec un champignon aléatoire dans son village et d’une main de sept cartes. Comme pour tout draft qui se respecte, chaque joueur va choisir une carte et passer le reste de son paquet à son voisin de gauche.
La carte sélectionnée, un champi, peut être posée sur un autre champignon du même type (avec une limite de quatre cartes empilées quand même) ou à une des extrémités du village du joueur. Rajouter une carte a pour effet de faire grandir son village et par la même occasion d’élargir le cercle de champignons commun entre les joueurs. Imaginez que ces champignons sont en cercles et que vous allez le faire grandir au fur et à mesure que la partie avance. C’est le fameux Fairy Ring !
Les fées se déplacent en cercle
Quand un joueur pose une carte, elle comporte en haut à gauche le nombre de déplacements que sa fée doit parcourir. Elle doit, elle n’a pas le choix. Quand la fée atteint une extrémité d’un village, elle passe au suivant, tournant autour de la table indéfiniment dans une course endiablée sans ligne d’arrivée.
Dans les premiers moments du jeu, les fées font des tours de tables très rapidement. Puis, de champignon en champignon, la vitesse de rotation ralenti. Inévitablement, votre fée finira par tomber sur un champignon adverse.
Comme tout le monde joue à tour de rôle, le premier joueur a la possibilité de calculer finement ses déplacements et de savoir exactement là où il va tomber. Son choix se limite cependant aux cartes qu’il a en main et cela ne va pas systématiquement l’arranger. Le joueur précédent a pu lui laisser des cartes qui ne l’arrangent pas du tout.
Les autres joueurs, eux, vont devoir anticiper au mieux l’ajout de nouveaux champignons dans les villages de leurs adversaires pour espérer tomer à peu près où ça les arrange.
Activation des champignons !
À chaque fois qu’une fée termine son déplacement sur un champi, le propriétaire (du champi, pas de la fée), récupère une énergie magique appelé « le mana ». Hé oui, c’est comme ça les fées, ça a le cœur sur la main et ça distribue aux autres de façon totalement désintéressée… Haha ! Vous y avez cru ? Elle donne, mais elle récupère aussi. Le propriétaire de la fée, lésé par un déplacement qui se situe bien loin de son village, a le droit d’activer un de ses champignons du même type, s’il en a un chez lui.
Une partie de la stratégie consiste donc à se diversifier suffisamment en types de champignons différents pour essayer de récupérer le plus souvent possible du mana. Sauf qu’on se diversifiant, vous avez moins pas de champis de grande taille qui rapportent de grosses quantités de points à chaque arrêt. Il faut donc bien doser entre agrandir le village et faire pousser les champignons.
Les champignons de Fairy Ring ne sont pas venimeux
Chaque type de champignon va marquer des points de manière différente. Quand une fée s’arrete sur un Belvédère, il va générer 3, 8, 15 ou 24 points en fonction de sa taille. Le Pollenarium va marquer des points en fonction du nombre de champignons chez son propriétaire (multiplié par sa taille). Le mana généré par le Luminarium est fonction des petites lucioles visibles sur les cartes de votre village, etc. Un seul spécimen est un peu différent, la Source, qui ne marque des points que quand une fée passe sans s’y arrêter.
Durant vos parties, vous passez donc votre temps à construire votre village en fonction de vos besoins immédiats quand votre fée peut terminer son déplacement chez vous, ou en fonction des autres joueurs quand vous savez que vous allez finir votre tour chez un adversaire. Le placement de l’unique champignon de votre tour est le seul contrôle à votre disposition quand vous n’êtes pas premier joueur. En le plaçant directement après votre fée, vous réduisez sa distance d’une case (le champi que vous avez posé) et c’est tout.
Deux saisons avant de compter les points
Vous jouez ainsi, virevoltant de village en village, pendant deux saisons. Les cartes de la deuxième saison (différenciées par leur dos) ont des valeurs de déplacement plus élevées pour compenser le cercle qui s’est agrandi lors de la première saison et certains champignons rapportent également plus de points.
Chaque saison comporte six tours. Vous ne jouerez donc que six cartes de vos sept en main au début de la partie. Ces dernières sont donc assez rapides : la demi-heure affichée sur la boîte est réaliste.
La variante avec des objectifs
Après quelques parties pour découvrir Fairy Ring, vous pourrez rajouter des objectifs communs à tous les joueurs. Ces derniers demandent d’atteindre certaines conditions comme avoir deux champignons de quatre cartes de haut, ou encore d’avoir trois champignons avec deux lucioles visibles.
Chaque joueur qui rempli les conditions d’un objectif place une petite fleur dessus et marque immédiatement un point. Pas de course ici, tout le monde peut réaliser tous les objectifs et chacun d’entre eux rapporte immédiatement un point.
Par contre, il n’y a que quatre cartes d’objectifs alors qu’il faut en utiliser trois par parties. Alors certes, elles sont recto verso. Mais j’aurais aimé en avoir un d’autres pour varier un peu plus.
Mon avis sur Fairy Ring
Commençons par la boîte. Vous ne trouvez pas qu’avec ses couleurs chatoyantes, ses petits champignons, la fée qui se prend pour la Patrouille de France et la police de caractères, tout est fait pour donner l’impression d’un jeu pour enfants ? Cette première impression a été renforcée, pour moi, quand j’ai vu le matériel de Fairy Ring. Notamment ces fées en acryliques toutes choupis et colorées. Et pourtant…
Et pourtant, ce monde féérique n’est qu’une façade. Fairy Ring est un jeu qui va s’adresser aussi bien à des enfants qu’à des joueurs plus âgés, voire à certains habitués avec son bon équilibre entre hasard et réflexion. Notez cependant que les joueurs les plus habitués se lasseront probablement assez rapidement de Fairy Ring qui reste relativement simple.
La mécanique de déplacement des fées en cercle apporte une touche d’originalité bienvenue, créant des interactions indirectes entre les joueurs et des retournements de situation fréquents. La diversité des stratégies possibles avec les différents types de champignons et leurs mécanismes de scoring variés offre une bonne rejouabilité, renforcée par la variante avec les objectifs pour ceux qui cherchent un défi supplémentaire.
Le matériel de grande qualité et les illustrations magnifiques de Maud Chalmel contribuent à créer une atmosphère immersive qui plaira à tous les âges. La courte durée des parties (environ 30 minutes) en fait un excellent choix pour des sessions de jeu rapides et dynamiques.
Fairy Ring brille particulièrement dans son équilibre entre hasard et stratégie, offrant une expérience de jeu dynamique et taquine. Que ce soit pour une soirée en famille ou entre amis, ce jeu saura enchanter petits et grands, novices comme habitués. Bien que ces derniers devraient s’en lasser assez rapidement.
Ce que j’ai aimé ✅
- Des règles simples à comprendre.
- Un bon équilibre entre hasard et réflexion.
- La durée de partie courte et dynamique (environ 30 minutes).
- Un matériel de grande qualité, notamment les fées en acrylique.
- Un univers enchanteur et des illustrations magnifiques.
Ce que j’ai moins aimé ❌
- L’apparence trompeuse de jeu pour enfants qui pourrait rebuter certains joueurs adultes.
- Le jeu à deux joueurs, moins palpitant que les parties à 3 ou 4.
- Le manque de cartes d’objectifs
- La simplicité relative qui pourrait lasser les joueurs très expérimentés après plusieurs parties.
Fiche technique de Fairy Ring
✍️ Auteurs : Laurence Grenier et Fabien Tanguy
🎨 Illustratrice : Maud Chalmel
🏭 Éditeur : Repos Production
🚚 Distributeur : Asmodée
🎭 Nombre de joueurs : De 2 à 4 joueurs
🎂 Age : À partir de 8 ans
⏱️ Durée : 30 minutes environ
💶 Prix : 28 €
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Arnaud Le Ludopathe
Amateur d'eurogames, de jeux de placements d’ouvriers, de jeux de programmation ou encore de jeux narratifs, j'aime partager mes découvertes avec tout mon entourage. Véritable virus ludique, j’ai contaminé toute ma famille, mes amis et mes collègues de boulot !