It’s a Wonderful Kingdom n’est ni la suite, ni une extension de It’s a Wonderful World. Cependant, ils ne pourront pas cacher leur lien de parenté bien longtemps : tous deux partagent ce moteur de production de ressources séquentiel et le recyclage des cartes que nous a fait découvrir It’s a Wonderdul World. Pour le reste, c’est bien un tout nouveau jeu pour deux joueurs (avec un mode solo) qui sera lancé sur Kickstarter du 20 avril au 6 mai. Après une partie de démo du jeu avec l’éditeur sur TTS, j’ai pu mener de nombreuses batailles entre fiefs pendant deux semaines sur une version imprimée par mes soins. De multiples parties m’ont permis de me faire un avis complet sur ce nouveau jeu de duel.
C’est un prototype !
Notez bien que j’ai joué sur une version prototype du jeu, et que j’ai moi même imprimé les cartes pour y avoir droit. J’ai recyclé les pièces d’autres jeux et collé les jetons sur des cartons avant de les découper. Vous comprendrez donc que je n’aborderais pas la question de la qualité du matériel dans cette review. Ne prenez donc pas peur avec les quelques photos que vous verrez !
IaWK et IaWW : les 7 différences
Quand on compare It’s a Wonderful World et It’s a Wonderful Kingdom, la difference n’est pas évidente. En effet, la direction artistique des deux jeux reste similaire tout comme leur iconographie. Du point de vue du matériel, nous retrouvons également des cubes de ressources, des cartes, un plateau central et des jetons. Pour finir, tous deux partagent le même auteur, le même illustrateur et le même éditeur.
Mais alors, qu’est-ce qui change ? Sans rentrer dans les détails tout de suite, voici les 7 principales différences entre ces deux opus :
- It’s a Wonderful Kingdom est un jeu de duel pur. Il n’a été développé que dans l’optique d’un affrontement entre deux joueurs. Son prédécesseur, lui, permet de mener des parties jusqu’à 7 joueurs autour de la table.
- Les deux joueurs doivent se proposer les cartes qu’ils ont en main (parfois face cachée) dans deux zones distinctes sur la table. Et l’adversaire doit récupérer toutes les cartes d’une des deux zones. Bluff et double-guessing viennent donc remplacer la mécanique de draft de It’s a Wonderful World.
- It’s a Wonderful Kingdom contient des modules de jeu. Vous devrez obligatoirement jouer avec un seul de ces modules. Ils se jouent tous différemment (quêtes à accomplir, attaque directe de l’adversaire, contrôle de territoire…) et ont des niveaux de difficulté et d’interaction différents.
- Le scoring de It’s a Wonderful Kingdom est bien plus axé sur les multiplicateurs de points. Et comme il n’y a qu’un seul adversaire à surveiller, il est également plus simple de deviner les cartes qui lui rapporteront le plus de points. Et donc de tenter de le contrer.
- Il existe des cartes au score négatif. Ces cartes sont des Calamités dans le jeu de base et font perdre 4 points au joueur qui les récupère. Chaque joueur commencent une manche avec une de ces cartes en main, il faut s’en débarrasser sans récupérer celle de l’adversaire.
- Il n’y a plus que 4 ressources au lieu de 5. Les Matériaux en gris, la Population en violet, L’Or en jaune et l’Exploration en bleu. Cela ne veut pas dire que la planification et la production séquentielle seront plus simple à gérer, étant donné que les joueurs ne maîtrisent pas totalement les cartes qu’ils récupèrent à chaque tour. Bon… La ressource joker, le Krystallium en rouge, est toujours de la partie.
- Les jetons de Financiers et de Militaires ont été remplacés par des jetons Soldat. Ces derniers ne rapportent pas de points en fin de partie, mais ils deviennent une ressource dont l’utilité sera différente dans chacun des modules du jeu.
Présentation express de It’s a Wonderful Kingdom
Si vous vous êtes déjà documentés sur le jeu, c’est le chapitre que vous pouvez zapper et passer au chapitre suivant.
Les 4 manches, et leur « split and trap »
Une partie se déroule donc en 4 manches. À chaque manche, les joueurs piochent 8 cartes, et avant de pouvoir les récupérer pour alimenter leur stratégie, ils doivent les proposer 2 par 2 à leur adversaire. Les deux cartes du tour doivent être posées (séparément ou ensembles) dans une des deux zones dédiées. C’est le « split ». L’adversaire choisi alors toutes les cartes présentes dans une zone et laisse les autres sur place pour le tour suivant. Alternativement, les joueurs vont donc se proposer des cartes de leur main.
Chaque joueur dispose de deux jetons Piège, à utiliser pendant leur tour, pour proposer une carte face cachée. Voilà venir le « trap ». C’est grâce à ce jeton que des coups de bluff sont possibles : tentez de refiler des cartes peu utiles (voire parfois négatives) à votre adversaire, ou au contraire faites-lui croire que c’est une carte négative afin de pouvoir la garder pour vous et la récupérer au tour suivant. Les cartes récupérées ainsi restent face cachée jusqu’à la phase de Planification.
Fin de manche : recyclage, production et construction
Quand toutes les cartes sont récupérées, les joueurs passent dans la phase de Planification. Chaque carte peut être recyclée pour bénéficier d’une ressource immédiate, ou alors être mise en construction. Les cartes en construction, une fois terminées, permettent de récupérer un bonus (ressources joker, jetons Soldat…) et améliorent la production de ressources du Fief du joueur. Elles donnent également droit à des points à la fin de la partie.
Certaines cartes, les Trésors, ne peuvent être que recyclées. Par contre, elles rapportent 2 ressources au lieu d’une !
Viens alors la phase de Production. Chaque type de ressource est produite par tous les joueurs en même temps, dans un ordre toujours identique. Quand un joueur reçoit sa production, il peut la déposer sur une ou plusieurs cartes en construction pour la finir au plus vite. Car une carte construite est immédiatement active : elle peut améliorer sur le champ la prochaine ressource à produire. Combos en vue pour les as de la planification ! Les ressources peuvent également être déposée sur la carte de Fief, dans la zone dite d’Alchimie, et au bout de 5 ressources dans cette zone, elles se transforment en Krystallium, une ressource joker pouvant être utilisée à la place de n’importe quelle autre !
Chaque joueur produisant plus de ressources que son adversaire a le droit d’envoyer un Soldat en formation sur une case du plateau central, ou de récupérer un Soldat formé dans son armée s’il y en avait déjà un en formation. Ces jetons Soldat sont utilisés de façons différentes dans chacun des modules du jeu.
Comptage des points
À la fin des 4 manches, chaque carte construite peut rapporter des points bruts, ou un multiplicateur en fonction du nombre de cartes que vous avez pu construire. Le joueur avec le plus de points l’emporte, tout simplement ! Bon par contre, il faudra aussi faire avec les cartes à points négatifs qui viendront plomber vos scores. Scores, qui tournent aux alentours des 50-60 points dans les bonnes parties.
Bluff et observation sont omniprésent
Le bluff est LA principale différence qu’introduit It’s a Wonderful Kingdom par rapport à son prédécesseur. En effet, les joueurs commencent chacune des manches avec 8 cartes en main (7 venant de la pioche, et une Calamité). On se rend vite compte qu’en plus de se demander quelles cartes sont utiles pour nous, il faut également se poser la question de quelles cartes vont être utiles pour notre adversaire s’il les récupère.
Il faut par exemple arriver à « vendre » des cartes intéressantes pour l’adversaire afin qu’il ne prenne pas les cartes qui nous intéressent nous. Cette action est souvent tentée en laissant une carte seule d’un côté et en garnissant l’autre zone de sélection de plusieurs cartes (avec celles des tour précédents). Ainsi, on peut essayer d’attirer l’adversaire sur le lot de cartes qui vont lui donner plus d’opportunités de recyclage. Ou à l’inverse, espérer qu’il prenne la carte seule qui est peut-être plus intéressante pour lui, tout en espérant garder le lot pour nous.
Vous devrez également jouer finement avec les deux jetons Piège permettant de poser des cartes face cachées. C’est un des moyens les plus communs de cacher les cartes à points négatifs, et donc de s’en débarrasser. Les cartes faces cachées peuvent aussi permettre de cacher une carte très puissante pouvant booster votre stratégie avec un gros multiplicateur de points. Encore une fois, il faut bluffer dans It’s a Wonderful Kingdom, et espérer que l’adversaire tombera dans le piège tendu.
Pour ceux qui comparent ce nouveau jeu avec son prédécesseur, vous l’aurez compris, cette mécanique de « split and trap » apporte une dimension toute nouvelle au partage des cartes entre les deux joueurs. Le draft ne m’a absolument pas manqué, et cette alternative est très réussie car le fait de pouvoir cacher des cartes et tendre des pièges à son adversaire fonctionne bien !
Un jeu modulaire
Pourquoi des modules ?
Le véritable intérêt de It’s a Wonderful Kingdom réside dans différents modules qui seront proposés avec le jeu. Ces modules ont tous un gameplay différent et tirent parti des jetons Soldats, dont la seule utilité est d’être une monnaie versatile. En résumé, avant de rentrer dans les détails, les 4 modules connus pour le moment sont :
- Quêtes. Ce module demande aux joueurs d’accomplir une quête commune. Cette quête devra être complétée pour pouvoir prétendre à la victoire. Elle comporte également des petits objectifs annexes et optionnels permettant de gagner des bonus.
- Menace. Ce module ajoute des cartes négatives dans la main des joueurs, les Monstres, que vous devrez tenter de refiler à votre adversaire tout en évitant les siens.
- Conseillers. Ce module apporte des cartes à pouvoirs activables (les Conseillers), permettant de gagner des bonus variés. Refilez les cartes aux points négatifs à votre adversaire et tentez de conserver les Conseillers pour vous.
- Conquête. Ce dernier module rajoute un plateau et du contrôle de territoire. Bonus, production et points seront à gagner par les joueurs les plus conquérants. Le module Conquête sera exclusif à la campagne Kickstarter du jeu.
Le module Quêtes
C’est le seul module que je n’ai pas pu jouer, car il n’était pas présent dans les fichiers qui m’ont été envoyés. De ce que nous avons pu voir dans les annonces faites par La Boîte de Jeu, une carte quête est choisie communément par les joueurs en début de partie. Ces cartes comportent plusieurs objectifs optionnels que les joueurs peuvent atteindre pendant le jeu. Ces objectifs permettent évidement de gagner différents bonus. Par contre, le dernier objectif est lui obligatoire. Les joueurs doivent l’atteindre pour pouvoir prétendre à la victoire ! Attention donc à ne pas trop le perdre de vue.
Sans l’avoir joué, je pense effectivement que ce module sera à la fois le plus simple à jouer, et le moins interactif, comme l’annonce l’éditeur.
Le module Menace
Les Menaces sont des monstres qui apportent non seulement des points négatifs en fin de partie, mais ces monstres donnent également un malus au joueur qui les récupèrent. Présentées sous forme de cartes, ces Menaces remplacent les cartes Calamités de base et les joueurs doivent utiliser leurs jetons Soldats pour se débarrasser des créatures qu’ils auront le malheur de récupérer.
Dans le proto que j’ai joué, les 4 menaces qui planent sur It’s a Wonderful Kingdom sont :
- Les Géants de Givre qui ont le pouvoir de geler un bâtiment en construction. Ce bâtiment ne peut plus être terminé tant que les géants sont présents. Et pour être précis, ils doivent être tués par les Soldats en même temps que le bâtiment est terminé. Surveillez votre timing !
- Les Rats Géants, qui quand ils ne sont pas gérés assez tôt, peuvent devenir très envahissants. Chaque fois qu’un joueur récupère un Rat Géant, il récupère autant de petites Vermines qu’il a de Rats dans son jeu. Un premier Rat donne 1 vermine. Un 2ème Rat ajoute 2 Vermines. Un 3ème Rat ajoute 3 Vermines… Vous ne voulez pas avoir un 4ème Rat !
- Les Voleurs qui vont annuler une icône de production du joueur qui les récupère dans son Fief. En plus, c’est le joueur adverse qui va choisir quelle icône annuler. Une fois cet icône de production caché par un jeton, elle ne produit plus et ne compte plus dans les calculs de majorités. Il faudra éliminer le voleur pour retrouver sa production. Envoyez la garde !
- Les Ombres qui obligent le joueur qui les récupèrent à recycler une carte lors de chaque phase de planification (une pour chaque Ombre), et la ressource du recyclage doit être donnée à l’adversaire. Il est très facile de se retrouver coincé lors d’une phase de planification quand cette menace plane sur votre Fief.
Il est au final assez simple de se débarrasser des quelques cartes que l’on peut récupérer. Ce qui est réellement embêtant dans ce mode de jeu, ce sont les effets négatifs que ces cartes apportent sur votre jeu. J’ai surtout ressenti le besoin de se concentrer sur une production de Soldats dès le début de la partie afin de se débarrasser rapidement de ces cartes, car si un joueur garde ces malus sur plusieurs tours, c’est à ce moment-là que les Menaces deviennent dangereuses.
Une 5ème menace, sous formes de soeurs maléfiques, sera fournie en exclusivité dans la version de luxe du jeu lors de la campagne Kickstarter. Les détails sur leur fonctionnement arriveront pendant la campagne.
Le module Conseillers
Les Conseillers (encore sous forme de cartes), sont des personnages qui se placent à côté de votre Fief et qui possèdent tous des pouvoirs uniques. Les jetons de Soldats permettent d’activer leurs pouvoirs qui vous donneront des bonus conséquents, comme par exemple :
- Récupérer un jeton Piège (3 bluffs par manche, ça peut faire mal !) ;
- Gagner des ressources supplémentaires (ressources de base, voire de Krystallium pour certains conseillers) ;
- Défausser une carte d’une des deux zones de Sélection, ou au contraire en rajouter une du sommet de la pioche ;
- Défausser une Calamité, ou encore doubler leur score négatif en fin de partie (pour les deux joueurs par contre) ;
- Ou encore construire une carte gratuitement.
En résumé, ces pouvoirs peuvent à eux seuls faire pencher la balance en votre faveur, si tant est que vous avez suffisamment de Soldats pour les utiliser à chaque tour ! Chaque joueur débute la partie avec un Conseiller tiré au hasard, et les Conseillers restants sont mélangés dans la pioche. Autant dire que la valeur de ces cartes est parfois bien plus importante que toutes les autres et que leur « négociation » dans les zones de sélection est assez tendue.
J’ai trouvé ce module plus simple à jouer que les autres (mais je n’ai pas joué au module Quêtes, rappelez-vous) car il n’y a pas ce petit stress de devoir se débarrasser d’une Menace avant qu’elle ne fasse trop de dégâts, ou de voir son adversaire avancer sur vos positions dans le module Conquête. Cependant, la gestion des pouvoirs et leur utilisation à bon escient est tout aussi intéressant à jouer !
Le module Conquête
Ce module sera donc exclusif à la campagne Kickstarter de It’s a Wonderful Kingdom. Il est composé d’un plateau supplémentaire représentant les deux fiefs des joueurs, et les différentes terres aux alentours. Chaque joueur commence avec 12 Meeples-Soldats : 6 placés sur les trois terrains de départ, et 6 en réserve.
Ces terrains de départ remplacent les cartes de fief des joueurs. Ils comportent des emplacements avec des bonus qui sont utilisables quand des Meeples-Soldats sont disposés dessus.
- Trois zones de production des ressources grises (les Matériaux) ;
- Une zone de production de la ressource violette (la Population) ;
- Deux zones remplaçant les deux jetons Piège.
Les joueurs vont alors utiliser leurs jetons Soldats pour recruter des Meeples-Soldats dans leur forteresse. Ou les utiliser pour déplacer leurs troupes existantes vers les autres terrains, à la conquête de nouveaux bonus. Ces derniers sont disposés de façon symétrique entre les deux joueurs, et il est possible d’aller récupérer :
- Un troisième jeton Piège, pour poser jusqu’à 3 cartes face cachée par manche ;
- Un jeton de Vision, pour pouvoir retourner une carte face cachée une fois par manche ;
- Une zone de production de la ressource jaune (l’Or) ;
- Une zone de production de la ressource bleu (l’Exploration) ;
- Et au centre du plateau, un bonus permettant de défausser une carte de l’adversaire lors de la phase de planification, au choix du joueur qui a conquis cette zone.
Un véritable jeu de contrôle de territoire se met rapidement en place, avec la nécessité de devoir parfois abandonner ses positions et ses bonus pour conquérir d’autres, ou encore pour bloquer l’avancée de l’adversaire. D’ailleurs, les zones comportent toutes 2 emplacements de bonus (sauf les forteresses de départ et l’ile centrale), mais vous pouvez disposer autant de Meeples-Soldats que vous le souhaitez dans chacune d’entre elle. Cela est utile lors des combats, car il est nécessaire d’arriver en surnombre sur une position adverse pour le faire battre en retraite. Les Meeples ne sont d’ailleurs jamais perdus : chaque joueur en rapatrie autant que le perdant dans sa forteresse. Et cette dernière est d’ailleurs imprenable, vous laissant toujours 2 productions de ressources grises.
A la fin de la partie, chacune des zones va donner des points au joueur qui les contrôle. Pour motiver les joueurs à conquérir les zones adverses, les points sont relatifs à l’avancée. Par exemple, les deux zones à côté de votre Fief ne vous rapportent que 3 points si vous les contrôlez, alors qu’elles en rapportent 9 à votre adversaire.
Le module Conquête est certainement le plus interactif de tous ceux proposés dans It’s a Wonderful Kingdom. Il rajoute un jeu dans le jeu pouvant rapporter à la fois des points conséquents, mais aussi des bonus dévastateurs lors des phases de choix et de planification. Il sera clairement à conseiller aux joueurs les plus aguerris et les plus motivés !
Peut-on jouer en solo à It’s a Wonderful Kingdom ?
Oui c’est possible ! Le mode solo de It’s a Wonderful World avait été très apprécié des joueurs, et l’éditeur a évidemment pris le temps d’en créer un nouveau pour It’s a Wonderful Kingdom.
Ce mode solo change principalement la règle de sélection des cartes. Le joueur constitue une pioche de Menace en mélangeant 8 cartes normales avec 4 cartes Calamité. Ces cartes sont rajoutées face cachée dans la zone que le joueur ne sélectionne pas, alors que 2 cartes de la pioche sont ajoutées dans la zone qu’il a choisie (la zone vide). Le joueur n’a plus qu’un seul jeton piège qui lui permet de révéler une carte face cachée par manche. Et pour finir, pour faire écho au mode solo de It’s a Wonderful World, le joueur peut défausser deux cartes qu’il a sélectionné pour en prendre une parmi les 3 du sommet de la pioche.
Lors de la phase de production, comme il n’est plus possible d’avoir des majorités, les Soldats ne sont envoyés en formation que si au moins 5 ressources sont produites.
Et vous me direz, quels sont les modules compatibles alors ? Et bien tous ! Tous les modules sont livrés avec leurs modificateurs de règles (quand cela est nécessaire) et un tableau de score à atteindre en fonction du module.
J’ai trouvé ce mode solo très simple à mettre en place, facile à prendre en main, et assez satisfaisant à jouer. Mais pour être honnête, je ne suis pas vraiment un adepte des jeux solo à de très rares exceptions près. Une chose est sûre, si vous avez apprécié le mode solo de It’s a Wonderful World, vous allez apprécier celui de It’s a Wonderful Kingdom !
Mon avis sur It’s a Wonderful Kingdom
Le lien de parenté entre les deux jeux de la gamme It’s a Wonderful est évident. Ces deux jeux sont comme deux frères, ils se ressemblent au premier abord. Mais quand on prend le temps de les connaitre, malgré leur production de ressource séquentielle, malgré leurs cartes à l’iconographie approchante, et malgré leur matériel similaire, il devient rapidement évident qu’ils sont également très, très différents !
J’ai adoré les parties que j’ai pu faire sur ce prototype low cost, aux cartes imprimées par mes soins, aux jetons collés sur un carton de livraison et découpés aux ciseaux et aux ressources aux couleurs qui ne correspondent pas à celles du jeu final. Malgré un matériel plus que prototypal, le plaisir de découvrir ces nouvelles cartes, ces nouvelles illustrations, et surtout cette nouvelle façon de se départager les cartes était bien présent.
Parlons du « split and trap » justement. Est-ce que l’absence draft m’a manqué ? Non pas du tout ! Car le fait de jouer avec son adversaire, de tenter de rentrer dans sa tête pour le piéger et en retour éviter ses pièges, fut un pur plaisir ! … Bien que je ne sois pas le plus fort à ce jeu-là à la maison … hum ! Amateurs de bluff, guessing et double guessing, vous allez être servis !
L’approche modulaire d’It’s a Wonderful Kingdom est également très attrayante. Nous allons nous retrouver avec pratiquement 4 jeux différents dans chacune de nos boites de jeu. Ces 4 jeux ne s’adressent pas forcément aux mêmes personnes : certains se retrouveront plus dans le module quête, plus simples, moins interactif, là où d’autres seront bien plus attirés par le module Conquête et sa guerre de tranchées entre les deux joueurs pour contrôler les meilleures positions. Et je suis sûr que la majorité des joueurs passeront d’un module à l’autre au gré de leurs envies et de leurs soirées, toujours avec le même plaisir.
Bien évidemment, je n’aborderai pas ici la qualité du matériel, mais je me dois de saluer le travail d’illustration qu’a fourni Anthony Wolff sur ce nouvel opus. La très grande majorité des cartes du jeu possèdent une illustration unique. Toutes celles que j’ai pu admirer sur les cartes que j’avais en main rehaussaient le thème médiéval du jeu, avec quelques touches de magie apportées par des créatures mythiques diverses. Le thème est évidement un prétexte à un jeu somme toute très mécanique avec sa phase de planification toujours pleine de dilemmes entre les cartes à recycler et celles à conserver. Mais peu importe, j’étais plongé dedans, surtout avec le mode Conquête.
Et les joueurs en solo ne seront pas en reste, avec un mode de jeu qui leur est dédié. Ce dernier est très simple à mettre en place, très fluide à jouer, tout en étant compatible avec tous les modules du jeu. Côté sensation de jeu, il est très proche de celui de It’s a Wonderful World. Un sans-faute !
Vous l’aurez compris, j’ai grandement apprécié ma découverte de It’s a Wonderful Kingdom ! Le mélange d’un jeu de bluff et d’un jeu à la mécanique très calculatoire peut ne pas paraître si évident que ça, mais c’est justement ce qui fait tout son charme !
La campagne Kickstarter
Le jeu sera donc proposé en campagne de financement participatif du 20 avril à 20h (GMT+2) au 6 mai. Le lien de la campagne de It’s a Wonderful Kingdom est déjà public et vous pouvez d’ores-et-déjà vous abonner pour être alerté du lancement.
Lors de la campagne, il sera possible d’acquérir version boutique du jeu pour environ 30 €. Dans cette boîte, les modules Quêtes, Menace et Conseillers sont présents.
Une version « Legends » sera également disponible lors de la campagne pour environ 50 €. Cette version sera exclusive à la campagne (donc introuvable en boutique par la suite). Même si les boîtes sont de la même taille, cette version comportera évidement du matériel et des modes de jeu supplémentaires. À savoir :
- Le module Conquête, son plateau de jeu et ses Meeples;
- Une Menace supplémentaire ;
- Des jetons Soldats en bois imprimé ;
- Des jetons Piège en métal ;
- Un fourreau de boîte avec une illustration alternative.
Comme à leur habitude, l’éditeur proposera le jeu en Français et en Anglais, ainsi qu’une livraison gratuite des boîtes Legends en Français dans le réseau de boutiques partenaires intéressées par l’opération. Pour les versions Anglaises de Legends, et les versions boutiques, il faudra obligatoirement passer par un envoi à domicile.
Dernière info, un add-on de sleeves pour protéger toutes les cartes du jeu pourra être ajouté à la commande.
Fiche technique de It’s a Wonderful Kingdom
- ✍️ Auteur : Frédéric Guérard
- 🎨 Illustrateur : Anthony Wolff
- 🏭 Éditeurs : La Boîte de Jeu et Origames
- 🎭 Nombre de joueurs : 2 (avec mode solo)
- 🎂 Age : À partir de 14 ans
- ⏱️ Durée : 45 à 60 minutes
- 💶 Prix de la version boutique (pendant le KS) : environ 30 €
- 💶 Prix de la version Legends exclusive à Kickstarter : environ 50 €
- 📅 Campagne Kickstarter : Du 20 avril 20h (GMT+2) au 6 mai
- 🔗 Lien vers la campagne Kickstarter
Arnaud Le Ludopathe
Amateur d'eurogames, de jeux de placements d’ouvriers, de jeux de programmation ou encore de jeux narratifs, j'aime partager mes découvertes avec tout mon entourage. Véritable virus ludique, j’ai contaminé toute ma famille, mes amis et mes collègues de boulot !