[Test & Avis] Prey Another Day, bluffer pour mieux bouffer !

C’est l’histoire d’un ours, d’un loup, d’un lynx, d’un hibou et d’une souris… Ce qui ressemble au début d’une mauvaise blague, est en fait un super jeu. Prey Another Day, c’est un peu comme un dîner en famille tendu où tous les convives essaient de cacher leurs intentions. Bluff, coups bas, intimidation… si vous avez toujours pensé que vous avez l’instinct d’un prédateur ou la malice d’une souris, vous êtes au bon endroit ! Pour savoir qui sortira indemne (ou presque) de ce repas, lisez la suite de notre avis complet !

Article non rémunéré / Jeu offert par l’éditeur / Liens affiliés

Faisons un tour de table

Le bestiaire de Prey Another Day

Prey Another Day, c’est donc l’histoire d’une chaîne alimentaire. L’ours qui porte le numéro 1, peut manger tous les autres animaux. Le loup, avec son numéro 2, ne peut manger que les animaux en dessous de lui. Puis viens le lynx et son numéro 3. Suivi du hibou et son numéro 4. Et tout en bas de la chaîne alimentaire, penaude, se trouve la petite souris et son numéro 5. Elle, bien évidement, ne peut manger aucun de ses congénères, au point qu’elle se demande ce qu’elle fout là.

J’ai la réponse à cette question : la souris, elle rapporte 5 points. Contrairement à l’ours qui peut manger tout le monde, mais ne rapporte qu’1 point. Donc, elle est là pour rapporter à max de points à son propriétaire… tant qu’elle ne se fait pas bouffer !

En chasse ! Il fait faim !

Le concept de Prey Another Day est on ne peut plus simple : chaque joueur possède une carte de chaque animal, tous bien décidés de défier la chaîne alimentaire. À chaque tour, tout le monde pose sur la table une carte face caché. C’est votre « chasseur ». Et là, on appelle les animaux dans l’ordre, l’ours en premier, et on laisse la loi de la jungle agir.

Qui jouer en premier ? Est-ce que la souris va passer ? Ou est-ce que le loup est plus sûr ?

Quand l’animal d’un joueur est appelé, il faut révéler sa carte. Deux possibilités :

  • Vous êtes le seul prédateur de cette espèce, vous avez donc droit à un gueuleton bien mérité. Appelez une espèce en dessous de vous dans la chaîne, et voyez tous leurs propriétaires remballer vos cartes en maugréant dans leur barbe. Ils se sont fait bouffer, la manche est terminée pour eux !
  • Vous êtes au moins deux joueurs à avoir sélectionné cette espèce. Vous allez alors vous regarder dans le blanc des yeux et vous disputer pour le reste du tour. Ben oui Jean-Mich, quelle idée t’as eu de jouer la même carte que moi ? Sérieusement !

Et on continue à appeler toutes les espèces les unes à la suite des autres, tant qu’elles ne se sont pas faites becter par des prédateurs plus haut placés, jusqu’à arriver aux douces et innocentes petites souris. Ce qui sonne le glas du tour. Tant qu’il reste des joueurs vivants (comprenez : qui ne se sont pas fait bouffer), on recommence un tour… en laissant les cartes jouées sur la table ! Ben oui, il faut leur laisser le temps de digérer à tous ces bouffeurs de viande ! … Et de fromage !

Trois chasses, et on compte

Le joueur de droite l'emporte sur celui de gauche, car il a pris plus de risques.

Au bout de trois chasses maximum (donc trois tours), ou alors quand il ne reste plus qu’un joueur en lice, la manche s’arrête. On passe alors au comptage des points et à la distribution des champignons. Là aussi, très simple :

  • Les survivants gagnent tous un champignon.
  • Le survivant avec le plus de points avec ses animaux posés remporte un champignon bonus, même (surtout ?) s’il est le seul en vie !

Bon, je n’ai toujours pas compris pourquoi des joueurs qui incarnent des animaux amateurs de viande crue remportent des champignons, mais j’ai envie de dire, peu importe. L’important, c’est d’arriver à 5 champignons (au moins) avant les autres. Ou d’en avoir plus que les autres si plusieurs joueurs atteignent l’objectif en même temps.

Je sais qu’il sait que je sais, alors je vais jouer…

Vous voulez des champis ?

Normalement, vous avez dû commencer à sentir la subtilité de Prey Another Day. Certes, l’ours vous permettra facilement d’aller éliminer tous les adversaires d’une espèce inférieure. Mais ce n’est pas forcément garanti, car vous devez être le seul à jouer cette espèce pendant le tour. Et c’est là que le jeu en 3 manches est intéressant, car les cartes jouées restent sur la table, et il est de plus en plus « facile » (notez les guillemets) d’anticiper ce que vont jouer les autres.

Mais jouer un ours, n’est pas forcément rentable. Ce gros lourdaud fait peur, mais ne rapporte qu’un petit point. Une bête petite souris vaut 5 ours à la fin de la manche. Et là, vous avez saisi que vous avez intérêt à tenter de la faire passer cette petite amatrice de fromage… elle est rentable !

Oui, mais les ours, voire les loups, vont tous se jeter sur les pauvres souris, non ? Alors, il vaut mieux jouer le hibou qui rapporte quand même 4 points, ne croyez-vous pas ? Possible… Mais si le loup se dit la même chose, autant jouer la souris, non ? Ou alors, on va tous jouer les souris ? Alors autant jouer le hibou pour manger les souris !

AAAAaaaaarrrgh !

Mon avis sur Prey Another Day

Les stratégies les plus farfelues sont parfois les plus efficaces. Clamer haut et fort qu’on va passer une petite souris pour soudainement révéler un ours prêt à tout dévorer, c’est jouissif. Mais ça ne marche qu’une fois. Un dosage entre manipulation, improvisation et un peu de chance fait que chaque partie de Prey Another Day est un véritable révélateur des personnalités autour de la table.

Déduction, tentative de rentrer dans la tête de ses adversaires, calcul des cartes jouées et des possibilités restantes en fonction des points, sont autant de choses qui se passent autour de la table lors d’une partie. Oui, on vire pratiquement dans un meta-game au bout d’un moment.

Mais ne vous y trompez pas, quand on parle de meta-game, ça renvoie immédiatement à un jeu initié à ne pas mettre entre n’importe quelles mains. Mais non, Prey Another Day ravira tous les profils de joueurs, mêmes mélangés lors d’une partie. Vous allez vous faire surprendre par tata Huguette que vous pensez pourtant bien connaitre… Et vous ne verrez plus les dîner en famille du même œil, je vous le promets !

J’ai même vu des enfants de 7 à 10 ans jouer à 5 pendant une heure, et rire à en se pisser dessus, puis systématiquement relancer une partie après l’autre, sans vouloir s’arrêter pour aller manger. Prey Another Day est vraiment fait pour tout le monde !

Si vous aimez les jeux rapides, dynamiques, et surtout malicieux, alors ce jeu est fait pour vous. La rejouabilité est immense grâce à la variété des situations possibles. Alors, êtes-vous prêt à montrer les crocs, ou finirez-vous en quatre heures pour ours ?

Ce que j’ai aimé ✅

  • Simple à expliquer et à jouer, s’adresse donc à tout le monde.
  • Des parties rapides et addictives, on peut facilement vouloir les enchainer.
  • Une mécanique de bluff et de double déduction (je sais qu’il sait que je sais, alors…) très plaisante.
  • Permet de briser la glace quand on joue avec des nouveaux joueurs.
  • Des graphismes revisités depuis la version anglaise, et bien plus jolis !

Ce que j’ai moins aimé ❌

  • Il faut quand même être 4 ou 5 joueurs pour en tirer le plus grand potentiel.
  • Nécessite une partie ou deux pour être compris et commencer à jouer.

Fiche technique de Prey Another Day

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✍️ Auteurs : Matthew Dunstan et Brett J. Gilbert
🎨 Illustrateur : Stéphane Escapa
🏭 Éditeur : Blackrock Games Localization
🚚 Distributeur : Blackrock Games
🎭 Nombre de joueurs : De 2 à 5 joueurs
🎂 Age : À partir de 8 ans
⏱️ Durée : 15 minutes environ
💶 Prix : 14 €
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Arnaud Le Ludopathe

Amateur d'eurogames, de jeux de placements d’ouvriers, de jeux de programmation ou encore de jeux narratifs, j'aime partager mes découvertes avec tout mon entourage. Véritable virus ludique, j’ai contaminé toute ma famille, mes amis et mes collègues de boulot !